Des pierres pour graver ce que voudrait garder le sable lorsqu’il est remué des astres. Des monticules de terre, de bois et de briques, faits pour cacher cela qu’on ne saurait écrire, ni même dire peut-être. Des roseaux sur les marges, là où l’eau ose encore affleurer. Et puis, envahissant, ce mélange indécis de terre, de plantes maigres, de cailloux, parcouru parfois d’animaux à la vie densifiée sur leurs extrémités.

Une terre où accroître le silence et le rêve si l’on n’en chassait pas les rêves à coups de haut-parleurs et de canons, si l’on n’enfermait pas en des enclos les lambeaux qui pourraient en rester, une terre où le rêve se fait plus fort d’être terré.

Tout le sol pour graver cela que le ciel voudrait dire au travers des runes laissées par le bec, les griffes, le couteau. Tout le sol pour un jour graver un répons à ce qu’on pressent du Dit céleste qui s’efface à mesure qu’il s’énonce, à mesure qu’il engendre l’enfançon de silence qui sait déjà qu’un jour – un jour – il règnera.

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